Qu’est-ce que la mobilisation des connaissances (MdC)?
Qu’entend-on vraiment par « mobilisation des connaissances »? Les connaissances et les données se perdent souvent dans un océan de jargon. S’agit-il d’échange de connaissances, d’adaptation des connaissances, d’adaptation intégrée des connaissances, de mobilisation des connaissances?
Tous ces termes ont en commun l’idée de rendre les données accessibles, compréhensibles et utiles aux utilisateurs des connaissances. Dans le domaine de la santé mentale des enfants et des adolescents, la mobilisation des connaissances est l'utilisation judicieuse des données probantes et de l'expertise pour faire converger la recherché, la politique et la pratique pour améliorer les résultats pour les enfants, les adolescents et les familles Imaginons, par exemple, un organisme qui détient des données d’évaluation de programme et qui souhaite partager les résultats d’une manière intéressante avec les employés et les clients qui participent au processus d’évaluation. Comment peut-il efficacement mobiliser ces données pour les rendre significatives et utiles?
La mobilisation des connaissances ne se limite pas à diffuser les renseignements. Ce n’est pas seulement le partage, ou la publication, ou un transfert à sens unique d’information. C’est aussi l’engagement, la participation de l’utilisateur, et l’attention portée aux effets de l’information. De même, les données probantes ne se limitent pas à la recherche. Elles comprennent les données tirées de la pratique concrète, de l’expertise des praticiens, et des expériences des enfants, des adolescents et de leur famille – ce qui est efficace pour eux.
Quelle importance? Pourquoi mobiliser les connaissances?
Les connaissances croissent lorsqu’on les utilise, et perdent leur valeur dans le cas contraire. La mobilisation des connaissances (MdC) contribue à donner aux utilisateurs la capacité de se servir de l’information de manière stratégique pour résoudre des problèmes concrets. En termes simples, la MdC nous aide à mettre nos connaissances en pratique pour renforcer les soins de santé mentale aux enfants, aux adolescents et aux familles.
Oui, la MdC peut vous aider à plaider pour le soutien auprès de vos bailleurs de fonds et de vos donateurs. Mais la MdC contribue aussi à sensibiliser le public, à inspirer le changement, à réunir les gens et à appliquer activement nos connaissances.
La MdC sensibilise le public et inspire le changement
La MdC attire l’attention sur des questions importantes. Non seulement améliore-t-elle les manières de partager les connaissances, mais elle contribue aussi à amener un changement efficace et durable.1 La MdC peut faire évoluer les perspectives et le comportement, et même entraîner un changement de culture au sein d’un organisme ou d’un secteur.2 Elle peut éclairer la recherche3 et, plus important encore, contribuer à améliorer les soins aux patients et les résultats.4 En bref, la MdC inspire le changement.
La MdC réunit les gens
On apprécie les relations mutuellement avantageuses. La MdC permet aux gens de coopérer, de collaborer, et de partager des connaissances dans un domaine d’intérêt commun. Elle favorise les conversations fructueuses entre les créateurs de connaissances et les utilisateurs de connaissances qui partagent le désir de résoudre des problèmes.5 La MdC peut nous aider à mieux comprendre nos perspectives, nos expériences, notre langage et nos besoins mutuels. Elle contribue à unir les gens et à les faire travailler comme une équipe.
La MdC met les connaissances en pratique
Il est important d’apprendre. Mais ce qui est efficace, c’est de communiquer ce que vous avez appris à ceux qui peuvent mettre ces connaissances en pratique. Les connaissances perdent de leur efficacité si on tarde à les utiliser. En nous mettant en contact avec la recherche et d’autres sources d’information, la MdC contribue à étayer nos actions par les meilleures données disponibles.6 Elle comble l’écart entre ce que l’on sait, et ce à quoi on a accès – et ce que l’on fait ou utilise.7 En bref, la MdC met les bons renseignements entre les mains des personnes capables d’en faire usage pour améliorer les résultats.
- 1. Shaxson, L., Bielak, A., Ahmed, I., Brien, D., Conant, B., Fisher, C., … Phipps, D. (2012). Expanding our understanding of K*(KT, KE, KTT, KMb, KB, KM, etc.): A concept paper emerging from the K* conference held in Hamilton, Ontario, Canada, April 2012. Hamilton, Ontario: UNU-INWEH.
- 2. Zarinpoush, Von Sychowski, & Sperling. (2007). Effective knowledge transfer & exchange for nonprofit organizations: A framework. Toronto, Ontario: Imagine Canada.
- 3. Barwick, M. (2008, 2013). Knowledge Translation Planning Template. Toronto, Ontario: The Hospital for Sick Children. Retrieved from: http://melaniebarwick.com/training.php
- 4. Reardon, R., Lavis, J., & Gibson, J. (2006). From research to practice: A knowledge transfer planning guide. Toronto, Ontario: Institute for Work & Health. Retrieved from: https://www.iwh.on.ca/tools-and-guides/from-research-to-practice-kte-planning-guide
- 5. Reibling, S. (2012). Knowledge mobilization 101. Wilfrid Laurier University Office of Research Services. Retrieved from: https://www.slideshare.net/sreibling/kmb-101-19oct12-reibling
- 6. Levin, B. (2008). Thinking about knowledge mobilization: A discussion paper prepared at the request of the Canadian Council on Learning and the Social Sciences and Humanities Research Council. Toronto, Ontario: Ontario Institute for Studies in Education. Retrieved from: https://www.sshrc-crsh.gc.ca/about-au_sujet/publications/KMb_-_LevinDiscussionPaper_-_E.pdf
- 7. Farkas, M., & Anthony, W. A. (2007). Bridging science to service: Using Rehabilitation Research and Training Center program to ensure that research-based knowledge makes a difference. Journal of Rehabilitation Research & Development, 44(6).